Source: Renault Histoire
Louis Renault fut, dit-on, le seul civil à être élevé au grade d’officier de la Légion d’Honneur pendant la guerre 1914-1918 en raison des services rendus à la Nation. Si les premiers artisans de la Victoire furent les combattants, morts sur le Front, l’industriel et son personnel, employés et ouvriers, y contribuèrent de manière déterminante ; le premier en étant un animateur d’exception qui sut, avec d’autres constructeurs, étudier et fournir les armes dont la France avait besoin. Les seconds, surtout les ouvriers, souvent injustement dénigrés comme des “embusqués”, accomplirent un effort sans précédent, jusqu’à l’épuisement et dans des conditions particulièrement dangereuses. Il ne faut pas oublier non plus le rôle majeur joué par le colonel, puis général Estienne, le père du char d’assaut, soutenu dans cette tâche par le général Philippe Pétain, Louis Renault et ses proches collaborateurs, tels Charles-Edmond Serre ayant imposé l’idée d’un char léger, capable d’être fabriqué en série. En fait, Renault fabriqua de tout pour l’armée française, des obus, aux camions en passant par les avions ou les canons GPF (Grande portée Filloux). Mais c’est le char léger FT-17, adopté par les Américains puis par de nombreuses armées du monde, qui resta comme le principal symbole de la victoire. Pendant la grande offensive allemande de mars 1918, Paris se trouva une nouvelle fois sous la menace des canons ennemis. Or l’utilisation massive de chars d’assaut légers contribua de manière décisive à la contre-offensive victorieuse des Alliés au cours de l’été 1918.
Les Allemands ne s’y trompèrent pas. Le 2 octobre 1918, le commandant suprême des armées allemandes déclara à la tribune du Reichstag: “Il n’y a plus aucune possibilité de vaincre l’ennemi, et le premier facteur ayant déterminé ce résultat, c’est le char d’assaut”. L’année suivante, Ludendorff confia à un journaliste suédois: “Les Français ont eu cette rare fortune de trouver un grand général ; ce général s’appelait Louis Renault”.