Note du 5 septembre 1942

Source: APP BA 2136

Une certaine effervescence se manifeste actuellement parmi le personnel des usines Renault, auquel la prime de vie chère, fixée à 10%, n’a pas été réglée lors de la dernière paye, entraînant pour les salaires moyens une diminution d’environ quatre cents francs.

Cette différence a été durement ressentie par les salariés de cette firme et leur mécontentement grandit, sous la pression de certains éléments qui s’évertuent visiblement à attiser le dépit des ouvriers.

De leur côté, les militants communistes ont vu là une nouvelle occasion de créer de l’agitation parmi cette catégorie de travailleurs ; ils s’emploient à représenter cette mesure comme le résultat des ordres donnés récemment aux chefs d’entreprises par les Autorités d’occupation, “qui, affirment-ils, ne veulent sous aucun prétexte que les salaires des ouvriers français soient augmentés”.

Ils ajoutent que c’est là une manoeuvre reflétant exactement les dispositions prises par le président Laval et les dirigeants allemands “pour favoriser le recrutement de la main d’oeuvre française, au bénéfice de la machine de guerre hitlérienne”.

Les délégués des usines Renault ont été pressentis par les ouvriers pour effectuer dans les premiers jours de la semaine prochaine une démarche auprès de la Direction afin qu’une mesure soit prise pour rémédier au préjudice subi par les ouvriers.

Les éléments communistes préconisent l’envoi d’une délégation ouvrière auprès du directeur des usines “ce qui ne manquera pas, d’après eux, de faire impression et d’influencer les dirigeants de la firme”.

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