Archives de catégorie : Renault Histoire

Louis Renault à Raymond Poincaré le 8 décembre 1928

Source : Renault Histoire

Vous savez combien, de tout temps, les questions économiques m’ont intéressé. Au cours d’un nouveau voyage que j’ai fait aux Etats-Unis en juin dernier, j’ai été très fortement impressionné par le prodigieux développement de l’industrie et de la production de ce pays, et j’en suis revenu persuadé de la nécessité de prendre garde devant le danger que peuvent représenter pour notre pays cette formidable prospérité et ces énormes possibilités d’expansion mondiale.

Je sais quelle dette de reconnaissance nous avons envers vous et combien le magnifique redressement financier réalisé par vous a contribué au rétablissement économique de notre pays. Aussi, malgré les questions si importantes qui vous absorbent et le peu de temps dont vous disposez, je serais très heureux si vous pouviez parcourir la courte note que je vous adresse et où j’ai essayé de résumer mes idées sur la nécessité d’un programme d’intensification et de protection de la production française (…)

Louis Renault à Raoul Dautry le 10 décembre 1935

Source : Renault Histoire

Les félicitations si cordialement amicales que vous avez bien voulu m’adresser m’ont profondément touché et je tiens à vous en remercier très vivement, ainsi que des promesses si précieuses que vous y avez ajoutées, de continuer à aider notre industrie.

J’ai été très heureux de pouvoir montrer que des Français étaient capables, une fois de plus, dans notre domaine comme dans beaucoup d’autres, de venir en tête du progrès, non seulement pour la conception mais aussi pour la réalisation des idées les plus nouvelles.

Nous avons eu la même récompense pour nos avions légers avec moteurs de moyenne puissance. Malgré les déboires et les difficultés inévitables des débuts, nous avons réalisé d’importants progrès.

Je ne sais si vous l’avez appris ; je viens de faire tourner plus de deux cent cinquante heures sans arrêt notre nouveau moteur de 300 CV ayant voulu m’imposer cette épreuve, près de quatre fois plus longue que celle de l’essai de soixante-dix heures que vous nous demandez, et cela afin d’être certain de livrer un matériel parfait. Je n’ai pas besoin de vous dire combien de telles méthodes de fabrication sont onéreuses pour nous.

Aussi, j’espère que de leur côté, les pouvoirs publics comprendront qu’il est nécessaire de nous aider pour que nous puissions continuer notre oeuvre. Je suis absolument navré, et très inquiet, de voir la production automobile des Etats-Unis doublée depuis un an, celle de l’Angleterre également, celle de l’Allemagne triplée, tandis que celle de la France à diminué de près d’un tiers. Allons-nous voir un jour disparaître chez nous l’industrie automobile, comme cela est arrivé en Belgique et en Suisse ? Nous ne pouvons plus exporter, tant nos charges sont lourdes…

Louis Renault

Louis Renault à Paul Doumer le 8 décembre 1928

Au déjeuner du groupe parlementaire de l’automobile du mois de juin dernier, j’ai eu l’occasion de faire connaître mes impressions sur les Etats-Unis, où je venais de passer quelques semaines. J’ai indiqué notamment combien il me paraissait utile d’envisager la création, à l’étranger, d’offices français de documentation industrielle, dans le but d’orienter davantage notre pays vers l’étude des questions économiques et de réunir toute la documentation nécessaire. J’ai réuni mes idées à ce sujet dans une courte note que je me permets de vous adresser. Je serais très heureux s’il vous était possible d’y jeter un coup d’oeil et si elle pouvait retenir votre attention.

Albert Thomas à Louis Renault le 4 septembre 1929

Source : Renault Histoire

J’ai beaucoup pensé à notre échange de vues sur le problème américain. J’y ai d’autant plus pensé que certains Américains à l’heure actuelle sont un peu polémiques avec moi et se plaignent de ce que nous nous méfions de leur impérialisme économique. Ce que vous m’aviez dit avait, sur ce point, précisé mes impressions. Ils deviennent d’ailleurs d’une susceptibilité étrange et veulent que nous nous laissions manger sans crier. Plus que jamais des méthodes d’organisation industrielle et un sain esprit de production sont indispensables (…)