Patrick Lesueur, Renault sous l’occupation.
Fabrications forcées & projets secrets, Antony, ETAI, 2013, 192 p.
Paru en novembre 2013 aux Éditions ETAI, « Renault Sous L’occupation, Fabrications Forcées et Projets Secrets » retrace l’histoire du constructeur automobile français sous l’emprise de l’armée allemande, durant la Seconde Guerre Mondiale.
L’ouvrage est réalisé par Patrick Lesueur, né le 18 janvier 1952, écrivain et passionné d’histoire automobile, qui entame son parcours professionnel, en 1971, comme créateur graphiste et dessinateur de bandes dessinées notamment pour l’hebdomadaire Pilote, après avoir terminé ses études aux Beaux-arts de Paris.
À la fin des années 1990, il rejoint les Éditions ETAI pour rédiger plusieurs livres dédiés à l’automobile dont « La Renault Juvaquatre de Mon Père », « Concours D’élégance, Le Rêve Automobile », « La Volkswagen Coccinelle de Mon Père » ou encore « Automobiles De La République, Le Temps du Sur Mesure », etc.
Une fois le second conflit mondial déclenché en septembre 1939, les forces du Reich allemand vainquent l’armée française, ce qui engendre une nouvelle donne politique et une période de crise pour la France, qui se retrouve sous la tutelle de l’Allemagne, durant une époque connue sous le terme d’occupation.
Renault, le constructeur automobile, subit les conséquences de la guerre. Ses usines, désormais placées sous la domination de cadres de la Daimler-Benz, produisent en très grande quantité de camions pour les Allemands alors que la production d’automobiles est interdite, à partir de 1941.
Les livraisons sont bloquées par les bombardements de l’aviation alliée sur les usines du Mans et de Billancourt, en 1942.
Louis Renault, le fondateur de la firme française, ne renonce pas à ses recherches en faveur de futurs projets, qui pourraient être industrialisés une fois la paix retrouvée, dont les voitures de tourisme, étudiées dans la plus complète discrétion vis-à-vis de l’administration du Reich, qui donnera, par la suite, naissance à la célèbre 4 CV.
Suite à la Libération en 1944, Louis Renault est arrêté et incarcéré pour “commerce avec l’ennemi” et meurt un mois plus tard en prison avant son procès. Renault devient la « Régie Nationale des Usines Renault », et les usines seront saisies par le gouvernement provisoire et nationalisées le 15 janvier 1945.
« Renault Sous L’occupation, Fabrications Forcées et Projets Secrets » présente, en premier lieu, la firme de Billancourt et les équipes entourant Louis Renault (employés, conseil d’administration, famille, relations etc.) durant l’ultime année de production de « paix » soit la saison 1939.
Les chapitres qui suivent enquêtent sur la vie de la firme, une fois l’occupation mise en place, en reprenant les fabrications « forcées » de véhicules industriels, la réparation des chars Renault récupérés après la campagne de mai-juin 1940 désormais confisqués, la production de camions et tracteurs transformés au dispositif à gazogène, l’étude de la Juvaquatre électrique ou encore celle d’autorails ou des avions Caudron.
L’ouvrage nous emmène également à la découverte des véhicules concurrents et étrangers discrètement étudiés au sein de l’usine, de la situation générale de l’automobile dans notre pays à cette époque, ainsi que les divers projets tout aussi secrets menés par les principaux compétiteurs français du constructeur de Billancourt.
De même, « Renault Sous L’occupation, Fabrications Forcées et Projets Secrets » présente des informations inédites sur l’entreprise, concernant la résistance à la production au sein des ateliers, ainsi que des documents photographiques et des plans d’usine.
Patrick Fridenson, Histoire des usines Renault, T. I
Paris, 1972, rééd. 1998, 358 p.
La célèbre firme de Billancourt est déjà centenaire. Comment est née cette grande entreprise dans les quinze dernières années du XIXe siècle, comment parmi les premières, elle introduisit en France le taylorisme, quel bond en avant elle fit pendant la Première Guerre mondiale, avec quelle habileté elle sut “négocier” la crise des années 30, c’est ce que P. Fridenson nous fait vivre dans le premier tome de ce “Renault” qui est l’histoire d’une grande aventure industrielle et humaine.
A l’encontre des idées reçues, l’auteur montre que tout le patronat français d’avant-guerre n’était pas malthusien : un Louis Renault, mais aussi un André Citroën, étaient déjà pénétrés de “l’impératif industriel”. Renault, ou les origines de la France contemporaine.