Source : A.N. Z 6NL 9
(…) En ce qui concerne mon activité dans la Société des Usines Renault, je suis en tant que Directeur Général chargé de la Direction courante de la Société, par suite d’une délégation accordée par mon Président, M. Renault. En dernier ressort, tous les ordres viennent de moi. En principe je puis prendre seul toute décision de gestion courante.
En l’absence de M. Renault parti aux Etats-Unis le 27 mai 1940, sur ordre du gouvernement, chargé de mission, je possédais, par délégation, la direction des Usines Renault avec M. Lehideux, autre Administrateur Délégué. Etant le plus ancien dans cette fonction, c’est moi seul qui assurait en fait la Direction (…)
Le 25 juin, j’étais nommé membre de la commission d’armistice avec ordre de rejoindre immédiatement.
Je passais donc à Paris le 27 juin, et en me rendant aux usines, j’y trouvais un directeur de la maison Daimler Benz et deux ingénieurs allemands, qui me présentaient leur pouvoir (…)
(* René de Peyrecave précise ensuite les détournements de matières premières effectués à l’usine ainsi que le nombre de commandes réellement effectuées pour le compte des Allemands, ndr).
Je signale par ailleurs que les commandes qui nous étaient à l’origine passées par la Direction des commandes allemandes au Ministère de la Production industrielle, nous étaient transmises à partir du 8 novembre 1940 par le Comité d’Organisation de l’Automobile, qui les discutait avec les Allemands et les répartissait entre les différents constructeurs, sans que nous ayons en aucune façon à intervenir (…)
D – Veuillez nous indiquer votre situation de fortune actuelle, si cette fortune a augmenté depuis 1939 ?
R – Je gagne annuellement à la Société Renault y compris traitement et revenus, 700.000 frs, et dans chacune des Sociétés Caudron et SMRA, 150.000 frs. En 1939, je gagnais environ 700.000 frs pour ces trois sociétés réunies (…)