Source : A.N. Z 6NL 9
(…) Pendant ces deux dernières années nous avons fait une mauvaise expérience avec toutes les Directions d’usines de la SNCAC (2) et avons dû prendre en main presque entièrement la direction de nos commandes et la tenue du programme de livraison n’a pu être obtenue que sous la menace et en ayant recours à vos services. Lorsqu’en octobre et novembre de l’année passée se produisit toute une série d’actes de sabotage à l’usine de Fouchambault, qui provoquaient l’arrêt de l’usine pour plusieurs semaines, j’ai dû agir contre les chefs responsables en ma qualité de délégué de la Défense. La Gestapo a arrêté le Directeur français et le Chef du service de surveillance (…) La solution obtenue par le Général Hanesse (3) n’était pas toutefois satisfaisante. Un Directeur général devait, en effet, démissionner mais dans l’ensemble, de la direction de (la) SNCAC rien n’était changé. Le Conseil d’Industrie Français formait ensuite un Comité Directeur de Fabrication Siebel et en chargeait la maison Caudron qui produit également pour nous, pour soi-disant donner satisfaction à notre désir de voir la direction entre des mains fermes. En réalité on voulait mettre les différents directeurs d’usines à l’abri de nos continuelles réclamations concernant les programmes de livraison et nous opposer, en la personne du Directeur Général Asselot (4), un adversaire plus fort. En Mars, ce Comité Directeur s’adjugeait les droits et prenait des mesures qui étaient franchement un non-sens et qui auraient mis en grand danger notre programme de livraison (…) Cette entrevue (* avec, entre autres, les responsables de Caudron, ndr) a eu lieu le 9.3.44 pendant laquelle le côté français faisait une forte opposition à nos exigences (…)
(1) RU KDO Orléans : Rüstung Kommando : état-major de l’Armement – division d’Orléans
(2) SNCAC : Société nationale de constructions aéronautiques du Centre.
(3) Friedrich Carl Hanesse : General der Flieger Luftwaffe (1892-1975) von Hanneken. Lexikon der Wehrmacht.
(4) Alfred-Eugène Asselot, P-DG des usines Caudron-Renault, inculpé d’intelligence avec l’ennemi, il obtient un non-lieu en avril 1949.