Voltaire, 11 juillet 1936

Source : APR

Le général Niessel nous écrit…

… On vient de m’envoyer des coupures de votre journal en date du 27 juin et du 4 juillet 1936. Vous y dites dans la première :

« Le bureau des Commandes des chars de guerre est dirigé par un capitaine. La maison Renault utilise comme démarcheur le général Niessel.

« Est-ce que le capitaine peut discuter, d’égal à égal avec celui qui, hier encore, était son chef direct ?

« Si le général Niessel n’a pas une compréhension suffisante du rôle imparti à un officier – même en retraite – espérons qu’Edouard Daladier saura le rappeler au devoir. »

Dans la seconde vous faites allusion à la même allégation.

J’en suis d’autant plus étonné qu’à la suite d’un article paru chez vous le 15 juin 1935 et comportant la même allégation je vous ai envoyé une première rectification. Je vous serais obligé d’en reproduire le passage suivant :

« Au moment où je suis passé au cadre de réserve, M. Renault m’a demandé d’entrer à titre de conseiller technique, pour l’étude des questions relatives aux engins blindés dont j’avais étudié à titre personnel l’emploi dans les armées étrangères.

« Avant d’accepter j’ai demandé l’avis de M. Le général Weygand, alors inspecteur général de l’armée, et de M. le maréchal Pétain. Tous deux, estimant que cela permettrait de hâter la réalisation de projets à concrétiser, m’ont conseillé d’assumer ce rôle.

J’ai mis ainsi au service de l’armée, plus que de la maison Renault, mes connaissances tactiques d’emploi de matériels techniques encore à créer chez nous. J’ai pu activer notamment l’établissement de matériels jugés nécessaires et permettre leur mise en essai devant les commissions compétentes, qui les ont examinés avec toute la conscience et la sévérité voulues.

« Ainsi qu’il avait été spécifié d’avance par moi, je n’ai eu à me mêler en rien de la passation des marchés relatifs à la commande de ces matériels ».

Depuis que les types de ces matériels ont été définitivement arrêtés, ma collaboration avec la maison Renault a pris fin.

Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en chef, l’assurance de mes sentiments distingués.

Général NIESSEL

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