L’Humanité, 18 juillet 2011

Tribunes

Droit de réponse

«Mis en cause dans un article intitulé “Louis Renault : la négation de l’histoire ne passe pas”, signé de M. Christophe Deroubaix et publié le 24 mai dernier dans vos colonnes, nous souhaitons y répondre en précisant plusieurs points.

Contrairement à ce qui est écrit dans votre article, nous tous avons engagé une action contre le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane et pas seulement, comme vous l’écrivez inexactement, “deux petits-enfants”. Notre but n’est pas de procéder à “une réécriture de l’histoire” mais de veiller au contraire à ce que les faits historiques ne soient pas réécrits. La cour d’appel de Limoges, dans son arrêt définitif du 13 juillet 2010, a considéré, d’une part, que la photographie de notre grand-père Louis Renault au Salon de l’automobile de Berlin, prise avant l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne, ne pouvait servir d’illustration à une exposition sur le massacre d’Oradour et, d’autre part, que la légende apposée à cette photographie selon laquelle des chars avaient été fabriqués dans ses usines pour l’ennemi nazi, accompagnée d’une citation cynique prêtée à Louis Renault, n’était pas conforme aux recherches des historiens les plus sérieux.

Enfin, pas plus cette action, validée par une cour d’appel, que celle engagée contre l’État aux fins de faire constater notre droit à indemnisation ne sauraient être assimilées à “une entreprise négationniste”, selon les propos que votre article attribue au député communiste André Gerin, ou encore à “une tentative d’extorsion de fonds de l’État”, selon un communiqué du PCF, également cité par vous. La comparaison des actions engagées par nous et soumises à l’appréciation des juridictions de la République avec les infractions de négationnisme et d’extorsion de fonds est intolérable.»

Annick Fabry, Hélène Dingli, Louis Renault, Henri Renault, Stéphane Renault, Olivier Renault, Emmanuelle Renault

Les héritiers de Louis Renault, par ce droit de réponse, ne contestent pas les faits que nous avons exposés mais notre point de vue qui demeure identique. Ils ont bien entrepris de réécrire l’histoire pour masquer le rôle que leur grand-père a joué en mettant ses usines au service de l’occupant nazi. Le général de Gaulle l’avait établi en ordonnant la nationalisation de l’entreprise, les résistants en ont témoigné et de nombreux historiens en ont fait la preuve.

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