Source : document aimablement communiqué par M. Christian Mory
LEFAUCHEUX intitule son exposé « Cas LOUIS RENAULT ».
Il parle des éloges en public adressés à Louis Renault. Il ne considère pas que ces éloges constituent une attaque personnelle contre lui. Il prétend n’être pour rien dans la nationalisation de Billancourt.
Si ces éloges n’atteignent pas LEFAUCHEUX sur le plan personnel, il voit ces éloges prendre une forme de critique contre la Régie, que ses auteurs n’ont probablement pas voulue.
La nationalisation de RENAULT s’est faite avec un exposé des motifs disant que c’était l’attitude de L. R. qui avait servi de base à la nationalisation.
Si donc on loue L. RENAULT, on effectue une attaque contre le principe même des nationalisations. S’il est ainsi LEFAUCHEUX serait obligé de prendre position en attaquant L. R. Il ne voudrait pas le faire. Et il serait d’ailleurs gêné de le faire, car la plupart de ses anciens collaborateurs ont gardé du respect et de l’affection pour L. R.
LEFAUCHEUX n’a jamais attaqué sa mémoire. Il y a le RENAULT jeune devant lequel tout le monde s’incline. Puis il y a eu l’homme malade et vieilli qui a pu commettre les erreurs qu’on lui reproche. La foudre est tombée sur cet homme qui a été frappé seul. D’autres ont commis les mêmes fautes et sont restés indemnes.
Si on en revient à rouvrir le procès, le critère sera de comparer la production Renault à celle des autres constructeurs et on arrivera à quelque chose de très fâcheux pour tout le monde.
En fait, LEFAUCHEUX estime que pendant l’occupation chacun a travaillé selon son tempérament.
S’il y a des questions qu’il faut laisser dans le silence c’est bien celle-là. LEFAUCHEUX n’a jamais fait la moindre attaque contre L. R.
Il serait forcé d’intervenir si on met la nationalisation en cause.
Il propose qu’on ne parle pas de cet homme pendant quelques années. Plus tard, on pourra rendre hommage à sa mémoire et on verra ce qui est critiquable ou non.