Rueil-Malmaison: le PCF débaptise la place Louis Renault
Une vingtaine de militants du PCF ont débaptisé samedi une place Louis Renault à Rueil-Malmaison pour s’opposer à la tentative de réhabilitation du constructeur automobile. Les militants ont apposé sur le panneau une affiche “Place des salariés de Renault fusillés par l’occupant 1940-1944”.
“Louis Renault est le nom d’un collaborateur notoire qui a fait travailler ses usines pour l’occupant allemand alors que, dans le même temps, des ouvriers de Renault ont résisté et ont été fusillés au mont Valérien”, a dit Marc Becquey, conseiller municipal communiste, qui a demandé en conseil municipal que la place soit débaptisée, sans succès.
“C’est une action symbolique mais il ne faut surtout pas laisser réécrire l’Histoire”, a renchéri Roger Silvain, 79 ans, dont 42 passés dans les usines de Boulogne-Billancourt où il a dirigé le syndicat CGT.
Les militants entendaient protester contre la décision des petits-enfants de Louis Renault d’attaquer l’Etat en justice pour contester la nationalisation-sanction de Renault en 1945 et obtenir réparation, nouvelle étape dans une campagne de réhabilitation de l’industriel accusé de collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale.
Leur avocat, Me Thierry Lévy, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), considérant que l’ordonnance de confiscation “est contraire aux principes fondamentaux du droit de la propriété”.
“C’est une tentative de négation de l’histoire. Louis Renault est un symbole de la collaboration industrielle”, a dit Annie Lacroix-Riz, historienne spécialiste de la collaboration économique, présente sur place.